Croissance impressionnante… mais pour qui?
Le deuxième trimestre 2025 a offert des rendements solides sur les marchés, mais la performance globale masque une réalité plus nuancée : une grande partie des gains a été générée par un nombre restreint de titres. Cela rappelle l’importance, pour les investisseurs, de la sélection rigoureuse des placements.
Résultats par marché
- Canada : +8,5 % au trimestre, +26 % sur 1 an. Une belle performance alimentée par quelques secteurs clés.
- États-Unis – S&P 500 : +4,9 % (CAD), porté par les titres technologiques. Le rendement sur 3 ans atteint 22 %.
- NASDAQ : +11,4 % ce trimestre, grâce à sa forte concentration tech.
- Europe : plus modeste, avec +1 % au trimestre, mais +9 % sur 1 an.
- Obligations : rendement légèrement négatif ce trimestre, mais positif sur 1 an, en raison de la baisse des taux.
- Or : en hausse spectaculaire de 43 % sur 12 mois.
- Pétrole : toujours sous pression, en baisse.
Taux d’intérêt : Une accalmie bien accueillie
Les taux ont fléchi par rapport à 2024 :
- 1 an : 2,6 %
- 5 ans : 2,8 %
- 10 ans : 3,3 %
Les CPG (certificats de placement garanti) offrent entre 3,4 % et 3,8 %, contre près de 5 % l’an dernier. Cette détente soutient les actifs sensibles aux taux, comme les banques et services publics.
Marché : L’illusion des indices
Derrière les gains affichés par les indices, la réalité est plus contrastée :
Aux États-Unis :
Cinq titres seulement — Broadcom, Netflix, Palantir, Oracle et Nvidia — ont généré l’essentiel de la performance du S&P 500 (+8 % à eux seuls), tandis que les 495 autres ont affiché en moyenne une baisse de 3 %.
Au Canada :
Trois secteurs seulement tirent leur épingle du jeu :
- Technologie : Celestica (+80 %), Shopify (+20 %)
- Matériaux : grâce à l’or
- Financier : banques et assureurs, aidés par la baisse des taux
Les autres secteurs sont en repli, ce qui rend la sélection de titres plus cruciale que jamais.
Économie et géopolitique : ce qu’il faut retenir
Manchettes au Canada :
- Réduction du déficit commercial
- Ambition énergétique nationale
- Loi pour accélérer les projets de ressources
- Plateforme électorale plus “pro-business”
- Renégociations Canada–États-Unis
Aux États-Unis :
- Création d’emplois vigoureuse (chômage à 4,1 %)
- Ralentissement dans le privé, maintien dans le public
- Taux d’intérêt stables, en légère baisse
- Inquiétudes sur les tarifs douaniers
- JP Morgan alerte sur un risque de stagflation
“Tariff tantrum” et rebond
Le début d’avril a été marqué par une chute de 10 à 12 % sur les marchés, causée par les tensions commerciales. Ce recul a vite été suivi d’un rebond, particulièrement dans les titres technologiques. Ceux qui ont renforcé leurs positions en avril s’en tirent bien.
Politiques publiques : les vraies forces en jeu
Chez Exponent, nous croyons que les politiques publiques influencent les marchés de façon plus durable que les élections. Un exemple concret : les normes de consommation de carburant imposées aux États-Unis par l’EPA.
Exemple : le marché automobile transformé
- Le Silverado 2025 est plus lourd et plus haut que son équivalent de 2005, mais respecte plus facilement les normes d’émissions grâce à une règle technique : la “footprint rule”.
- Cette règle avantage les grands véhicules, encourageant indirectement la montée des SUV.
- Des voitures compactes comme la Honda Fit ont disparu du marché nord-américain.
- Résultat : les pickups ont réduit leur consommation de seulement 20 % en 20 ans, malgré l’ajout de technologies de pointe.
Conséquences inattendues :
- Plus de poids ➝ réparations plus coûteuses ➝ primes d’assurance plus élevées
- Plus de plastique et de matériaux composites
- Moins de véhicules compacts ➝ repositionnement de l’industrie
Opportunités pour les investisseurs
Certaines industries sortent gagnantes de ces évolutions structurelles :
- Assureurs : primes plus élevées
- Fournisseurs de pièces automobiles : véhicules plus complexes = plus d’entretien
- Fabricants de plastiques et composites : plus de matériaux légers nécessaires
Notre approche chez Exponent
Nous construisons nos portefeuilles en équilibrant :
- Rendement fiable
- Croissance du capital
- Sécurité
Mais nous restons agiles face à :
- L’impact des politiques publiques
- Les changements démographiques
- La déglobalisation
- L’évolution des taux d’intérêt
Nous privilégions les entreprises :
- Disciplinées sur les dividendes
- Solides sur le plan financier
- Menées par des équipes de direction expérimentées
Conclusion : Une croissance à géométrie variable
Le T2 2025 démontre que tous les gains ne sont pas équivalents. La dispersion est forte, les gagnants peu nombreux. Dans un tel contexte, la discipline et une sélection rigoureuse demeurent les meilleurs alliés de l’investisseur à long terme.
Pour toute question ou pour revoir votre stratégie, n’hésitez pas à nous contacter.