Aperçu des Marchés
Les marchés boursiers nord-américains et européens continuent d’afficher des rendements nettement supérieurs à la moyenne historique. Sur trois ans, les rendements annuels atteignent 23 % à 30 %, bien au-delà de la tendance de long terme de 7 % à 10 %. Une correction ou un
retour à la moyenne est donc plausible à moyen terme. Sur le trimestre : Canada +12,5 %, NASDAQ (en $ CA) +13,8 %, S&P;/TSX +8,1 %, marchés émergents +8,3 % (dont 50 % Chine).
Devises et Matières Premières
Le dollar américain a gagné 2,3 % au T3 et 2,9 % sur 12 mois. Le pétrole affiche une forte contre-performance (–25 % au trimestre, –15 % sur 12 mois, –9,7 % annualisés sur 3 ans). À l’inverse, l’or progresse de façon exceptionnelle : clôture à 3 858 $/oz (+23 % sur le trimestre, +54 % sur 12 mois, +42 % annualisés sur 3 ans).
Taux d’Intérêt et CPG
Les taux demeurent relativement bas, mais élevés d’un point de vue historique : obligations canadiennes à 2,4 % (1 an), 2,8 % (5 ans), 3,22 % (10 ans). Les CPG offrent environ 1 % de plus (≈ 3,5 % à 3,8 %).
Gestion du Risque
Après un fort trimestre, Exponent a mis l’accent sur la gestion du risque : réduction des positions surpondérées (ramenées à 3 %), ventes déclenchées à des niveaux prédéfinis, et déploiement du capital ralenti en août et septembre, notamment en raison de nouveaux clients
Thèmes de Placement
Les grands thèmes demeurent inchangés : réindustrialisation des États-Unis (ancienne et nouvelle économie) et valorisation relative Canada/Europe vs États-Unis. Le discount entre les marchés s’est réduit, expliquant les bons rendements malgré des économies moins dynamiques.
Risques à Faible Probabilité, mais à Fort Impact
Exponent surveille les scénarios extrêmes, notamment une hausse soudaine des taux d’intérêt causée par un refus du marché obligataire de financer les déficits publics. Ce scénario reste improbable, mais son impact serait majeur — déjà observé en Europe (2011) et au Canada (années 1990).
Conclusion
Les marchés demeurent solides, mais les valorisations élevées exigent de la prudence. La stratégie d’Exponent reste axée sur la gestion disciplinée du risque, la diversification des portefeuilles et la sélectivité dans le déploiement du capital — une approche de mesure et vigilance, fidèle à la philosophie d’investissement d’Exponent.
Narration des Graphiques – Revue du 3e Trimestre 2025
(Or, Bitcoin, Intelligence Artificielle et Valorisation des Marchés)
Le prix de l’or : une flambée historique
Le premier graphique illustre l’ascension spectaculaire du prix de l’or, passé d’environ 2 000 $ l’once à près de 3 900 $ entre 2020 et septembre 2025. Cette hausse parabolique rappelle les cycles précédents observés depuis 1960 : chaque flambée est suivie d’un recul d’environ 50 %, puis d’une longue période de stagnation avant la reprise suivante.
Deux facteurs sont souvent avancés :
– L’augmentation massive de la masse monétaire américaine (M2).
– La perte relative de dominance du dollar américain.
En pratique, les deux jouent un rôle partiel — mais l’histoire montre que l’or reste un actif cyclique : il brille dans les périodes de stress, mais corrige lorsque la production minière rattrape la demande.
Bitcoin et dollar américain : deux faces d’une même pièce
Le deuxième graphique présente la trajectoire du Bitcoin, lui aussi marqué par des hausses fulgurantes suivies de fortes corrections. Depuis 2022, la cryptomonnaie a progressé d’un facteur x6, atteignant de nouveaux sommets.
Le parallèle avec l’or est frappant : les deux actifs profitent des cycles de liquidité et des inquiétudes liées au dollar américain. Or, les données du Dollar Index (DXY) montrent une réalité plus nuancée :
– Depuis 2016, le DXY reste globalement stable.
– Après un pic entre 2021 et 2022, la devise américaine a reculé, mais demeure dans sa moyenne historique.
La flambée du Bitcoin et de l’or ne traduit donc pas une chute du dollar, mais plutôt un excès de liquidité mondiale et un déplacement de capitaux vers les actifs alternatifs.
Masse monétaire, dette et croissance économique
Le graphique suivant met en perspective trois courbes : la masse monétaire M2, la dette publique américaine et la croissance du PIB. Depuis 2017 :
– M2 a augmenté de 68 %.
– La dette américaine de 88 %.
– Et le PIB de 60 %.
Ainsi, la création monétaire est proportionnelle à la croissance économique — difficile, donc, d’y voir un signe d’hyperinflation ou de déclin du dollar.
En comparaison, le Canada affiche une croissance environ trois fois inférieure à celle des États -Unis depuis 2017, malgré un endettement public plus élevé.
L’intelligence artificielle : moteur d’investissement et possible bulle
L’un des graphiques les plus marquants du trimestre illustre l’écosystème de l’IA. Depuis la sortie de ChatGPT en 2022, l’IA est devenue un véritable moteur de croissance économique et d’investissement.
L’écosystème se décompose en quatre niveaux :
– Infrastructure physique : centres de données, énergie, réseaux.
– Fabricants de puces : Nvidia, AMD (GPU), Intel, TSMC (CPU/fonderies).
– Hyperscalers : Microsoft, Meta, Oracle, Amazon — qui intègrent et monétisent l’IA.
– Logiciels et modèles : OpenAI, Anthropic, etc.
Cette structure interconnectée rappelle celle du secteur des télécoms avant 2000. Deux préoccupations principales émergent :
1. La rentabilité des investissements massifs dans l’IA.
2. Le risque systémique : un choc chez un acteur majeur pourrait se propager à tout l’écosystème.
Valorisation des marchés et signaux techniques
Depuis le creux du 23 mars 2020, le S&P 500 a progressé de +232 %. Mais cette croissance est très concentrée : les “Magnificent 7” (Apple, Microsoft, Nvidia, etc.) ont bondi de +772 %, tandis que les 493 autres titres ont affiché un rendement globalement négatif.
Sur le plan fondamental :
– Les bénéfices ont crû d’environ 150 %.
– Les prix de +230 %.
→ Les valorisations sont environ 33 % au-dessus de leur moyenne post-COVID — élevées, mais pas excessives.
Le graphique technique montre aussi que le marché est actuellement 10 % au-dessus de sa moyenne mobile 200 jours. Historiquement, cela s’est produit 10 fois depuis 2005 :
– 5 fois, une correction de 10 à 15 % a suivi.
– 5 fois, le marché a simplement consolidé avant de remonter.
Conclusion
Les graphiques du 3e trimestre 2025 racontent une histoire de croissance soutenue mais fragile :
– Des actifs refuges (or, Bitcoin) dopés par la liquidité.
– Un écosystème IA en pleine expansion, potentiellement surévalué.
– Des marchés boursiers chers mais pas déraisonnables.
En résumé : opportunités et vigilance doivent aller de pair. La discipline et la gestion du risque demeurent les meilleurs alliés des investisseurs à long terme.